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16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 13:23

valls-ca-suffit-stop-expulsions-roms

Droits de l'homme... Droit du citoyen... Droits de l'enfant... On bafoue à tout va depuis des années... Il convient de ne pas oublier les moyens mis en place par le gourverment de Sarkozy...


Il convient de mettre fin à ceux mis en place par le gourvernement de Hollande... Il convient de mettre fin aux souffrances, de cesser de stigmatiser une population qui cherche à s'intégrer, de renouer en 2013 avec des pratiques auxquelles la France a collaboré durant la 2de guerre et qui a pour nom génocide !

Car c'est bien de cela qu'il s'agit.

Et pour ceux qui en douteraient encore, rappel de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée le 9 décembre 1948 par l'assemblée générale des Nations Unies, qui affirme, dans l'article 2 :


"Dans la présente Convention, le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :
a) Meurtre de membres du groupe ;
b) Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;
e) Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe."

Et c'est bien ce qui s'est passé il y a quelques jours pour Léonarda !

 

Sur le blog Réseau Education sans frontières, hébergé par Mediapart, le récit touchant de l’arrestation d’une Kosovare de 15 ans en situation irrégulière, arrêtée en pleine sortie scolaire.


Leonarda a 15 ans, elle vivait en France, à Levier (Doubs), depuis presque cinq ans. A deux mois près, elle aurait pu prétendre à une régularisation.


Le texte, rédigé par les enseignants du collège André Malraux et du lycée Toussaint Louverture, donne longuement la parole à sa professeur d’histoire-géographie, qui raconte le coup de fil du maire de Levier et les moments qui ont suivi :

« J’ai demandé aux policiers de laisser s’éloigner le bus pour que les élèves ne voient pas Léonarda monter dans la voiture de police, elle ne voulait pas être humiliée devant ses amis ! Mes collègues ont ensuite expliqué la situation à certains élèves qui croyaient que Léonarda avait volé ou commis un délit. Les élèves et les professeurs ont été extrêmement choqués et j’ai dû parler à nouveau de ce qui s’était passé le lendemain pour ne pas inquiéter les élèves et les parents. »

 

petition-leonarda.jpg

 

C'était mercredi dernier. Le 9 octobre. Leonarda, élève de 3ème au collège de Pontarlier dans le Doubs, est en sortie avec sa classe. Pour visiter l'usine de Peugeot à Sochaux, raconte-telle.  A 7h30, elle reçoit un appel. C'est l'ancien maire de Levier. Il lui demande où elle se trouve. L'adolescente passe ensuite l'appel à son enseignante.

 

Le bus s'arrête devant le collège/lycée Lucie-Aubrac de Pontarlier. En larmes, la collégienne descend avec son professeur. "J'avais mal au cœur d'abandonner mes amis, l'école, tout le monde. J'avais honte aussi parce qu'il y a la police qui est venue et mes camarade qui me demande ce que j'ai fait, si j'ai volé". La jeune fille n'a pas le temps de répondre.  "Il y a la police qui me disait, il faut y aller", raconte Leonarda mercredi midi à Géraldine Hallot de France Inter.


Revenir en France "pour avoir un avenir"

 

Expulsée vers le Kosovo avec sa mère, ses frères et sœurs, le jeune fille se trouve actuellement à Mitrovica, où elle n'a aucune attache. "J'ai même pas le droit d'aller à l'école ici", explique-t-elle. Parce qu'elle est Rom. "Moi tout ce que je veux c'est venir en France avec ma famille. Pour recommencer mes cours, pour avoir un avenir. Le plus important, c'est l'école", répète l'adolescente.

 

Lire également

Leonarda, le naufrage du parti socialiste

 

 

Réactions minute par minute sur Libé

Libération

Mercredi 16/10/2013

 

20 heures. Les chevênementistes soutiennent Manuel Valls. «Le ministre de l’Intérieur n’a pas commis de faute dans cette affaire : il doit donc être soutenu», a considéré le MRC, membre de la majorité, dans un communiqué, précisant qu’il «ne s’associe pas aux appels à une redéfinition de la politique migratoire de la France». «L’expulsion de la jeune Leonarda Dibrani émeut une partie de la gauche, qui a pris dans l’opposition des réflexes assez confortables sur les questions migratoires», a raillé Jean-Luc Laurent, président du MRC.

 

Le président d’honneur du mouvement, l’ancien ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement, a pour sa part observé sur BFMTV que «nous vivons sous la dictature de l’émotion». «Il arrive un moment où il faut bien appliquer la loi», a-t-il déclaré, soulignant qu'«une attitude responsable s’impose et doit être rappelée à un certain nombre de députés de gauche».


 18h15. Plusieurs députés, croisés par les journalistes de l'AFP dans les couloirs de l'Assemblée, ont également réagi à l'expulsion de la jeune fille. Noël Mamère, député écologiste de Gironde, mais qui n’appartient plus à EELV «demande la démission de Manuel Valls». «Lorsqu’on procède de cette manière, cela veut dire que le mal est déjà fait. Le Premier ministre pourra ramer autant qu’il voudra, il ne rattrapera pas cette faute, parce qu’elle s’est commise dans une certaine atmosphère, un certain état d’esprit, une certaine ambiance qui est particulièrement délétère.» a-t-il dit. 


Christian Jacob, président du groupe UMP, estime quant à lui : «Avoir aujourd’hui des ministres ou le président de l’Assemblée qui en appellent à une approche de gauche, ça veut dire quoi ? La France, c’est la République, on applique la loi ou on ne l’applique pas, et ici, dans cette maison, on doit tous se rassembler pour appliquer la loi.» Même son de cloche chez son collègue UMP Bernard Accoyer, ancien président du palais Bourbon : «Il y a des lois, qui sont justes, ce qui fait que la France peut arriver à un équilibre, et en particulier lutter contre l’immigration clandestine (...) Ceux qui sont chargés de les faire respecter sont les préfets et les forces de l’ordre, et la justice est là pour leur donner des directives. C’est exactement ce qui s’est déroulé. Si on commence par faire des exceptions, c’est peut-être un peu dur de le dire, on ne maîtrisera plus rien».


Le porte-parole des députés PS Thierry Mandon a de son côté affirmé : «On doit dans la République, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants, appliquer la règle, mais on doit le faire avec du coeur, un peu de finesse et d’intelligence. A l’évidence, ceux qui ont géré cette situation sur le terrain en ont manqué.» Faut-il sanctuariser l’école? «Non, il faut arrêter d’interdire, d’autoriser... Il faut responsabiliser. Ceux et celles qui incarnent la République sur le terrain doivent veiller au respect des règles de droit, mais doivent aussi comprendre que la devise républicaine se termine par fraternité.»

 

17 heures. Plusieurs personnalités politiques réagissent à leur tour, par voie de communiqué. Anne Hidalgo, candidate du PS à la mairie de Paris, écrit : «Je tiens à faire part de ma colère et de ma consternation face au traitement qu’a subi Leonarda (...) Je suis profondément choquée par ces méthodes indignes des valeurs de notre République.(...) Une telle situation ne peut en aucun cas se reproduire.» Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de l'UMP, a lui estimé : «Le ministre Manuel Valls est chargé de simuler la fermeté afin de mieux mettre en oeuvre en catimini une politique migratoire faible et laxiste : dépénalisation du séjour irrégulier, circulaire de régularisations massives, baisse substantielle du nombre de reconduites, boom des naturalisations. Ne nous y trompons pas. Au-delà des faits concernant la mineure Leonarda, ce sont les Français qui souffrent le plus de la crise, de l’insécurité et du communautarisme qui sont une nouvelle fois les premières victimes de ces postures.»

 

Le président de Debout la République Nicolas Dupont-Aignant, a également commenté : «Avec l’ouverture incontrôlée de toutes les frontières, on a allumé une mèche et certains paraissent surpris que des bombes explosent à répétition. L’affaire de Leonarda en est une nouvelle illustration. (...) La gauche, drapée dans sa confortable bien-pensance, pousse des cris d’orfraie. (...) Français, Roms, africains échoués et morts à Lampedusa, nous sommes tous des victimes. Nous sommes tous les victimes de l’Union européenne et de sa loi de la jungle.» 

 

16 heures. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, «exige» de François Hollande «un engagement solennel et immédiat de stopper toute expulsion de jeunes étrangers scolarisés». Dans un communiqué, le sénateur de Paris écrit : «L’expulsion de la jeune collégienne Leonarda est une honte pour la République» et «les conditions de cette expulsion ajoutent à l’indignité de cet acte qui disqualifie les politiques conduites par Manuel Valls».

 

15h40. Le député UMP Xavier Bertrand souhaite que le préfet du Doubs ne soit pas «la victime expiatoire» de l’affaire Leonarda. Le gouvernement et la majorité ont «un problème avec l’application de la loi républicaine» concernant les reconduites à la frontière et les expulsions, accuse l’ancien ministre sur France 3. Or «il n’y a rien au-dessus des lois de la République».

Il a déploré «la cacophonie au sein du gouvernement sur un sujet essentiel». Bien sûr «qu’il y a l’émotion, des questions qui se posent», «à l’enquête» d’y répondre, a-t-il dit. Xavier Bertrand a l’impression de «revivre la polémique» sur les Roms qui avait opposé les ministres Manuel Valls et Cécile Duflot. «Avec une fois encore une personnalité aux abonnés absents, le président de la République, François Hollande». «Qu’on n’aille pas nous chercher une victime expiatoire en la personne du préfet», a encore averti l’ancien ministre du Travail.

 

15h10. Jean-Marc Ayrault promet à l’Assemblée nationale que l’arrêté d’expulsion de Léonarda sera annulé si l’enquête administrative sur cet éloignement, dont les résultats seront connus «dans 48 heures», montrait qu’une «faute» avait été commise. «S’il y a eu faute, l’arrêté de reconduite à la frontière sera annulé. Cette famille reviendra pour que sa situation soit réexaminée en fonction de notre droit, de nos pratiques et de nos valeurs», assure le Premier ministre, interrogé à l’Assemblée par le président du groupe UMP, Christian Jacob.

 

14h15. Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice, s'élève contre l'arrestation de la collégienne alors qu'elle était en sortie scolaire. «Même si je ne connais pas le fond de cette affaire et les modalites d’exécution de la décision d’expulsion, une chose est sûre : la droite n’a jamais interpellé d’enfants à la sortie des écoles ou dans un cadre scolaire pour faire expulser une famille», a-t-elle déclaré.

«Ce qu’a autorisé Manuel Valls est indigne», insiste-t-elle. «Il va au-delà du pacte républicain. Il faut arrêter de le comparer à Nicolas Sarkozy. Jamais l’ancien président n’a fait appliquer la loi de cette façon», a-t-elle poursuivi, ajoutant que «toute décision d’expulsion doit être exécutée dans le respect de la dignité des personnes. C’est cela l’état de droit ! A vouloir trop en dire sans jamais faire, Manuel Valls fissure notre pacte républicain et la confiance dans notre Etat de droit».

 

13h40. Alors que la polémique croît autour de l'expulsion de Léonarda, plusieurs centaines de lycéens parisiens sont rassemblés mercredi devant le rectorat de Paris (XXe) pour protester contre les expulsions d’élèves étrangers, après celle d’un jeune Arménien scolarisé à Paris.


Réunis à l’appel notamment du syndicat lycéen FIDL, du Réseau éducation sans frontières (RESF) et de la CGT Educ’action, les élèves ont scandé «Valls démission» et «Libérer Khatchik», bloquant entièrement l’avenue Gambetta, où se trouve le rectorat. Agé de 19 ans, Khatchik Kachatryan, élève au lycée Camille-Jenatzy (18e), a été expulsé samedi vers l’Arménie, selon RESF, qui ajoute que le lycéen a été incarcéré à son arrivée en Arménie avant d’être relâché hier et devrait être enrôlé pour effectuer son service militaire début novembre.


13h20. France Inter a pu joindre Léonarda à Mitrovica, où celle-ci témoigne de son arrestation et dit sa «honte» et son «envie de retourner à l'école».


13h10. Les coprésidents du groupe écologiste à l’Assemblée, Barbara Pompili et François de Rugy, réclamenti un réexamen du dossier de la famille de Léonarda. Exprimant leur «solidarité envers les enseignants et les élèves du collège légitimement choqués», ils condamnent «fermement les explications données par le ministère de l’Intérieur» et demandent que les responsabilités au sein de la préfecture du Doubs soient établies. «Nous demandons instamment que la situation de cette famille soit réétudiée en vue d’un retour rapide en France», ajoutent-ils dans un communiqué.


12h40. François Hollande estime en marge du Conseil des ministres qu’il faut «y voir plus clair avant de commenter les faits». Précisant que «l’affaire n’avait pas été évoquée» en Conseil des ministres mais lors d’une conversation entre le président, le Premier ministre et elle-même, Najat Vallaud-Belkacem relève qu'«il y a des divergences d’appréciation sur la façon dont les choses se sont réellement passées». «Il nous appartient d’y voir plus clair avant de commenter les faits», a déclaré le chef de l’Etat, selon elle.

Une «abomination» pour le PCF

12h30. Le PCF qualifie d'«abomination» l’expulsion de la collégienne et parle d'«indignité» à propos de Manuel Valls, dont une dirigeante communiste, Marie-Pierre Vieu, en charge des relations avec le Front de gauche, a demandé par tweet la démission. «Cette arrestation est révoltante», s’indigne le parti de Pierre Laurent dans un communiqué. «Même la droite, qui pourtant ne prenait pas de gants avec les reconduites aux frontières des étrangers, n’avait jamais osé s’en prendre à des enfants pendant leur temps d’activité scolaire.»


Midi. Le premier secrétaire du PS Harlem Désir estime que la collégienne expulsée doit pouvoir «revenir dans sa classe». «Aujourd’hui, le gouvernement demande une enquête administrative urgente, c’est un premier pas. En attendant, Leonarda doit pouvoir revenir dans sa classe», juge-t-il.


11h55. Le Parti de gauche coprésidé par Jean-Luc Mélenchon«exige» mercredi la démission de Manuel Valls, «ministre indigne de la République». Le ministre de l’Intérieur «a justifié cet acte ignoble», accuse le PG dans un communiqué. «Trop c’est trop. Le Parti de gauche exige la démission de Manuel Valls, ministre indigne de la République».

«Je demande qu'on sanctuarise l'école»

11h50.«Il y a des règles de droit et puis il y a des principes qui sont ceux de la France. La sortie scolaire, c’est de la scolarité», déclare le ministre de l'Education Vincent Peillon. «Je demande donc qu’on sanctuarise l’école, qu’on garde nos principes de droits et nos principes d’humanité à l’avenir», insiste le ministre. «Je souhaite que ce genre de situation ne se renouvelle pas», prévient-il, tout en assurant qu'«il n’y a pas de polémique. Il y a une enquête administrative que le ministre de l’Intérieur a ouverte ce matin (...) J’y souscris pleinement».


11h45. Le Défenseur des droits, Dominique Baudis, ouvre une enquête sur l’expulsion d’une collégienne kosovare. Le Défenseur des droits, qui s’est autosaisi de cette question après avoir obtenu l’accord de la famille de l’adolescente, auditionnera toutes les personnes concernées avant de formuler éventuellement des recommandations d’ici à quelques semaines.


11 heures. Deux nouveaux responsables du PS tweetent pour exprimer leur fort mécontentement. «Manuel Valls qui justifie l’expulsion de #Leonarda ! Quand est-ce qu’on prend une mesure d’éloignement du gouvernement à l’encontre de Valls ?», lance Frédéric Hocquard, secrétaire national du PS à la Culture.

«Perso, je ne me vois pas rester à la direction du PS si rien n’est fait pour #Léonarda j’en tirerai les conséquences», souligne quant à lui Stéphane Delpeyrat, secrétaire national du PS à la Recherche, évoquant la «goutte d’eau» qui fait déborder le «vase».

«Que chacun garde son sang-froid»

10h50.«Je comprends toutes les émotions» suscitées par cette expulsion, mais «cette reconduite à la frontière s’est déroulée dans le respect du droit, dans le respect des personnes», déclare Manuel Valls lors d’un déplacement à Lorient, tout en demandant «que chacun garde son sang-froid»«Ne doutez pas un seul instant que les règles de droit public sont appliquées avec intelligence, discernement, humanité (...) par mes services», a-t-il ajouté.


10h45. La gauche «ne saurait transiger avec les valeurs, sous peine de perdre son âme», souligne sur Twitter le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone.

 

10h10. Sur BFM, l'UDI Jean-Louis Borloo défend la procédure et la manière dont elle a été menée. «Elle l'a été de façon légale et les policiers ont fait leur travail dans des procédures nécessaires.»

«C’est toujours un drame épouvantable», commente l’ancien ministre centriste. Il ne lui semble pas que l’expulsion de quelqu’un d'«intégré depuis cinq ans» soit «l’exemple prioritaire des expulsions à faire». Mais «la loi est la loi». «Je peux comprendre que des gens soient bouleversés ou blessés», mais «il faut bien que la loi soit respectée et qu’il y ait en France essentiellement des personnes en situation légale», selon lui.


10 heures. Manuel Valls lance une «enquête administrative» sur les «conditions d’éloignement» de Léonarda, annonce Matignon. Jean-Marc Ayrault «s’est entretenu dès ce matin avec le ministre de l’Intérieur sur les conditions d’éloignement de la famille de ressortissants kosovars reconduite à la frontière le 9 octobre dernier par le préfet du Doubs», précisent les services du Premier ministre.


9 heures. Sur i>TELE, Bruno Le Roux, patron des députés PS, met en cause le préfet, mais pas Manuel Valls. Il attend «de savoir ce qui s’est réellement passé», mais «cette famille semblait en voie d’intégration, sédentarisée, scolarisée», «à quelques semaines d’un possible dépôt d’un dossier de régularisation».


«Il y a dans cette procédure une faculté de discernement offerte au préfet», a poursuivi Bruno Le Roux, en se demandant s’il y avait vraiment «nécessité». «Il ne faut pas aller chercher les enfants à l’école», a insisté le proche du chef de l’Etat. Là «c’était le temps scolaire. On peut attendre, on peut différer».

 

 

Mercredi, 1h30. Pour le député PS de l'Ardèche Olivier Dussopt, qui s'exprime sur Twitter, le prénom de Leonarda est «comme le rappel d'une conscience dont on craint qu'elle s'éloigne».

 

Mardi 15/10/2013

 

23 heures. Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, interpellé à gauche pour l’expulsion controversée d’une collégienne kosovare, a justifié mardi soir les conditions de celle-ci. Dans un communiqué, il affirme appliquer «avec fermeté les décisions d’éloignement tout en veillant scrupuleusement au respect des droits des étrangers qui font l’objet d’une mesure d’éloignement».

«Insupportable» pour Laurence Parisot

22h30. Sur Twitter, l'ex-patronne du Medef Laurence Parisot juge l'expulsion de la collégienne «insupportable».

 

21 heures. Le porte-parole du PS David Assouline demande que les responsabilités soient «clairement établies» après l’expulsion dans des conditions controversées d’une collégienne rom kosovare, la semaine dernière dans le Doubs.

A lire aussi : L’expulsion d’une jeune Kosovare indigne les socialistes

 

18h15. La députée PS de Paris Sandrine Mazetier appelle sur Twitter à la sanction du préfet ayant décidé de l'expulsion.

 

 

 Réseau Education Sans Frontière

Mme Dibrani et ses 6 enfants ont été expulsés  mercredi  9 octobre au matin vers le Kosovo. Ils habitaient un appartement à Levier (Doubs) qu'ils occupaient dans le cadre de la prise en charge des demandeurs d'asile du DLHD.

            M. Dibrani était depuis fin août retenu au centre de rétention de Strasbourg. Assigné à résidence, il a été arrêté à Mulhouse. Son expulsion programmée 2 fois a été repoussée jusqu'à mardi 8 octobre au matin.

            Après cette expulsion, le mardi soir Mme Dibrani a réaffirmé son vœu de rester en France pour l'avenir de ses enfants malgré l'angoisse qu'elle ressentait à l'idée d'être seule avec sa famille. Les enfants qui ont entre 5 et 17 ans étaient scolarisés depuis plus de 3 ans, ils étaient en France depuis presque 5 ans (4 ans et 10 mois), autrement dit, dans deux mois, ils entraient de plein droit dans le cadre dela circulaire Valls et pouvaient être régularisés. Le mardi soir avant l'expulsion la mère était perdue, les enfants attendaient et Hasan, l'avant dernier âgé de 5 ans, recopiait des lettres apprises à l'école agenouillé au-dessus d'un carton.

            La plus petite Médina est âgée d'un an, elle est née en France. Tous les enfants parlent parfaitement le français. Maria et Leonarda ont obtenu le DELF diplôme de français niveau B1 demandé par la préfecture pour obtenir la nationalité française. Après ses années de collège, Maria a fait cette année sa rentrée au lycée Toussaint Louverture en première année de CAP service. Son professeur de français souligne sa volonté et son enthousiasme. Dans le petit sac de sport qu'elle a pris le matin de l'expulsion, elle a emporté son costume de travail.

            Leonarda, scolarisée en 3ème DP3 (option découverte professionnelle) au collège André Malraux, n'était pas chez elle ce matin là. Les professeurs de la classe avaient organisé une sortie à Sochaux sur toute la journée avec un départ à 7h00. Pour être à l'heure, elle ne pouvait pas prendre le bus de son domicile. Elle a donc dormi chez une amie à Pontarlier. Les policiers ont été renseignés sur l'endroit où elle se trouvait. Le maire de Levier a appelé Léonarda et a demandé à parler à un professeur présent dans le bus, elle a transmis son téléphone à Madame Giacoma, professeur d'histoire-géographie-éducation civique au collège Malraux.

 Mme Giacoma : «je n'ai pas compris tout de suite ce qui se passait, j'ai cru que c'était la mère de Léonarda qui voulait être rassurée et en fait, c'était  le maire  de Levier, commune de résidence de Léonarda, qui m'a précisé qu'il savait que nous nous rendions à Sochaux et il me demandait expressément de faire arrêter le bus. Dans un premier temps j'ai refusé en précisant que ma mission était d'aller à Sochaux avec tous les élèves inscrits pour cette sortie pédagogique (visite de lycées + visite de l'usine Peugeot). Le maire de Levier, Albert Jeannin, m'a alors passé au téléphone un agent de la PAF qui était dans son bureau : son langage était plus ferme et plus directif, il m'a dit que nous n'avions pas le choix que nous devions impérativement faire stopper le bus là où nous étions car il voulait récupérer une de nos élèves en situation irrégulière : Léonarda Dibrani cette dernière devait retrouver sa famille pour être expulsée avec sa maman et ses frères et soeurs ! Je lui ai dit qu'il ne pouvait pas me demander une telle chose car je trouvais ça totalement inhumain ...  il m'a intimé l'ordre de faire arrêter le bus immédiatement à l'endroit exact où nous nous trouvions, le bus était alors sur une rocade très passante, un tel arrêt aurait été dangereux ! Prise au piège avec 40 élèves,  j'ai demandé à ma collègue d'aller voir le chauffeur et nous avons décidé d'arrêter le bus sur le parking d'un autre collège (Lucie Aubrac de Doubs). J'ai demandé à Léonarda de dire au revoir à ses copines, puis je suis descendue du bus avec elle, nous sommes allées dans l'enceinte du collège à l'abri des regards et je lui ai expliqué la situation, elle a beaucoup pleuré, je l'ai prise dans mes bras pour la réconforter et lui expliquer qu'elle allait traverser des moments difficiles, qu'il lui faudrait beaucoup de courage... Une voiture de police est arrivée, deux policiers en uniforme sont sortis. Je leur ai dit que la façon de procéder à l'interpellation d'une jeune fille dans le cadre des activités scolaires est totalement inhumaine et qu'ils auraient pu procéder différemment, il m'ont répondu qu'ils n'avaient pas le choix, qu'elle devait retrouver sa famille...Je leur ai encore demandé pour rester un peu avec Léoanarda et lui dire au revoir (je l'a connais depuis 4 ans et l'émotion était très forte). Puis j'ai demandé aux policiers de laisser s'éloigner le bus pour que les élèves ne voient pas Léonarda monter dans la voiture de police, elle ne voulait pas être humiliée devant ses amis ! Mes collègues ont ensuite expliqué la situation à certains élèves qui croyaient que Léonarda avait volé ou commis un délit. Les élèves et les professeurs ont été extrêmement choqués et j'ai du parler à nouveau de ce qui s'était passé le lendemain pour ne pas inquiéter les élèves et les parents.»

             Lorsque la famille est partie, nous avons essayé de joindre par mail la préfecture fermée le mercredi matin. Mais la famille a été emmenée directement à l'aéroport pour prendre un avion à 13h00 le même jour. Nous avons eu au téléphone les deux filles Maria et Leonarda jusqu'au départ de l'avion.

             Nous, professeurs du collège André Malraux et du lycée Toussaint Louverture, sommes profondément choqués par les méthodes utilisées pour renvoyer des enfants issus de la minorité rom vers des pays qu'ils ne connaissent pas et dont ils ne parlent pas la langue.

            Nous, professeurs du collège André Malraux et du lycée Toussaint Louverture, sommes choqués de voir comment les efforts d'intégration fournis par ces enfants à l'école sont réduits à néant par des politiques aveugles et inhumaines.

             Nous demandons le retour immédiat des enfants en France pour leur sécurité.

                                                                   

Enseignants du collège André Malraux

et du lycée Toussaint Louverture

 

 

 

Le constat est amer. D’abord parce qu’une expulsion, quelle qu’elle soit, est une violence. Le pays où vous espériez faire (refaire) votre vie ne veut pas de vous, vous exclut, vous repousse physiquement.  Cet ostracisme est insupportable pour des adultes. Il est dévastateur pour des enfants. Il faut regretter que des responsables de gauche, disant défendre certaines valeurs, pour certains d’entre eux prétendant se souvenir de leur passé d’immigré, fassent mine de l’ignorer pour booster leur carrière.

On a honte pour tous ceux qui, de près ou de loin, maire, fonctionnaires de la PAF, préfet, membres du cabinet,  imbéciles ou salauds,  ont collaboré à cette arrestation.  Ont-ils remarqué quela jeune Léonardaa été interpellée sur le parking du collège Lucie Aubrac ? Aubrac ? Connais pas ?

Il faut dire, en prime, que cette malheureuse famille paye, comme d’autres, la lâcheté politique des ministres de l’Intérieur successifs, de Nicolas Sarkozy à Manuel Valls en passant par Hortefeux, Besson et Guéant.  En effet, la saine incompréhension des élèves, des enseignants, des parents ont, de fait, pratiquement interdit l’expulsion des élèves depuis des années. Impossible de mettre dans un avion à destination de Bamako ou d’Alger une famille avec deux ou trois enfants sans provoquer la révolte des passagers.

Ne restent plus dès lors que les familles qui peuvent être montées dans les avions privés du ministère des expulsions et envoyées vers les pays qui acceptent de recevoir ces avions : les pays de l’union européenne astreints à accueillir les « Dublin II »…. Et le Kosovo, état croupion, que les ministres de l’Intérieur, Valls comme Guéant et Besson, obligent à admettre ses avions prison, transportant une femme et ses six enfants, sur son sol. La honte.

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QUI SOMMES-NOUS ?

En janvier 2012, marqué par la souffrance des sans-abris, des sdf et des exclus, un groupe d’internautes se constitue en association de fait baptisée « Collectif Entraides Citoyennes ». Pendant un an, il soutient des projets dédiés au secours d’urgence nés de l’initiative de particuliers et d’associations. Quinze mois plus tard, le collectif décide d’intensifier son action et de devenir une association loi 1901 afin d’étendre son champ d’action.

Objet :

L’association « Entraides Citoyennes » a pour objet de :
1) soutenir toutes les personnes physiques ou morales dans leurs actions au bénéfice des sans-abris, des sdf et des victimes de l’exclusion qui lui en font la demande par : la communication de leurs actions ; l’organisation, la participation ou la coordination d’opérations pour renforcer leurs moyens et leurs ressources ; la collecte et la redistribution de produits de première nécessité : vêtements, hygiène, nourriture, matériel, etc. ; tout autre moyen qui fera l’objet d’une convention

2) soutenir directement les sans-abris, les sdf et les victimes de l’exclusion par tous les moyens, en vue d’un exercice effectif de leurs droits fondamentaux,  notamment : prêt et don de produits de première nécessité ; défense de leurs droits, libertés et intérêts devant toute juridiction administrative, civile ou pénale

Déclaration en préfecture de Paris le 04 06 2013 - RNA n° W751220057 - Publication au JO du 15 06 2013, N° d'annonce : 1418, N° de parution : 20130024.

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